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Un voyage hors du commun; La Rochelle/ Katmandou par la route 2014

28 Feb

DE LA CHALEUR DU SUD AUX. PORTES DE LA VALLEE DU GANGE

DE LA CHALEUR DU SUD AUX. PORTES DE LA VALLEE DU GANGE

On quitte Auroville après avoir dit aurevoir à Tchelo and Co. A dans quelques dizaines de jour au Népal les amis !

Car c'est pas tout ça mais il faut repartir, Yvette et Jean-Marc arrive à Udaipur d'ici 20 jours et puis on rendez-vous le 22 avril à la frontière népalo-tibétaine pour le retour par la fameuse "Route du nord" qui nous fera passer par le Népal, le Tibet, la Chine, le Kirghizstan, le Kazakhstan et la Russie avant d'atteindre l'Europe. Le Pakistan est nous est toujours interdit et on a pas du tout envie de retenter un shipping qui nous ferait repoireauter à Dubai des jours et des semaines ou, pire, nous expédirait Léon tout droit à Marseille ... Du coup cette option qui passe par l'Himalaya est celle qui nous botte le plus. Une nouvelle aventure en perspective qui demande malheureusement une montagne de préparatifs car la traversée Tibet-Chine s'effectue avec un guide, un "luxe" obligatoire, quand on effectue le voyage par la route. Histoire de partager les frais (pas anecdotiques) on va voyager à 3 camions : Léon, Tchelo et le CC d'Eric alias Tuture, un futur compagnon de route qui voyage avec sa petite famille depuis un bon bout de temps.

Une telle expédition ça se prépare, avec des à plus de 5000 mètres et beaucoup de kilomètres, on va donc se poser au Népal à partir de mi-mars.

Donc ... au boulot ! Le programme ? Plus de 3000 kilomètres d'ici Udaipur, une traversée du pays du sud au nord, ou quasi, et avant le Rajastan, la vallée du Gange. C'est parti !

Avant de récupérer l'autoroute vers Bengalore on quitte l'agglomération de Pondichéry colorée de centaines de saris. Nous sommes le 9 février et c'est dimanche, jour où l'Inde est un peu moins frénétique, sans ressembler à un après-midi dominicale à Troupiny sur Glaise, faut pas pousser ! En ce jour de week-end les indiennes ont sorti leur plus beaux atours. Les saris en soie aux reflets irisés se sont parés des plus belles couleurs qui soient, du rose fushia au bleu indigo, tous sont rehaussés de fils d'or. Des fleurs dans leurs cheveux noirs tressés, les belles sillonnent la ville, en amazone derrière leur motard de mari.

La route qui mène à Vellore, où l'on doit rejoindre l'autoroute, est affreuse, cabossée de toutes parts et bondée ... Les klaxons hurlent haineusement, c'est à celui qui arrivera le mieux à montrer sa détermination sonore, le plus agressif passe en premier ! La route se rétrécie, un bus arrive à notre portée dans l'autre sens, klaxon strident enfoncé à fond. Ça passera pas, ça passera pas ... On serre tout ce qu'on peut à gauche et on freine à fond, lui pas ... Impossible de se coller dans le bas côté qui se trouve à 20 cm en dessous ... Pas loupé, notre rétro se rabat violemment et cogne à n'en plus finir claqué par le flanc renforcé du bus qui n'a même pas freiné. Claire se planque derrière ses bras constellée de milliers de petits bouts de verre ... Heureusement la fenêtre été ouverte sinon ... merci la casse !

On est furax, on peste, on gueule mais le bus est déjà loin ... On reprend la route après s'étre époussetés quand un bruit bizarre se fait entendre. Un coup d'oeil vers le haut ... c'est le store qui a presque autant morflé que le miroir ... Rhhhhhhaaaaaaaa ! Il se déroule mais fait grise mine ... Mais la route continue tout de même, ponctuée par les bouts de miroir qui se détachent et viennent s'exploser sur le bitume ...

On passe Bengalore le lendemain, l'autoroute depuis Vellore est bonne mais les péages s'enchaînent. On comprend mieux pourquoi les voitures sont rares et bondées, entre le prix du carburant et des péages, la route, en Inde, est un luxe pour le salaire moyen.

Passé la densité urbaine, les paysages défilent vite sur ce grand axe sans aspérité. S'offre tour à tour palmeraies et monts rocailleux puis steppes semi-arides ponctuées de petites motagnes qui se perdent dans la brume et enfin la plaine redevient parfaitement lisse et plate. Les terres sèches et nues se partagent les alentours avec des étendues de rizières à perte de vue.

On déjeune dans un routier sur le bord de la chaussée, une famille vit ici et c'est le jeune père qui gère l'affaire, sa femme, enceinte, vaque nonchalamment à ses occupations et câline sa petite fille, moins téméraire que son frère. Ils ne vivent appartement de pas grand chose mais les rires et la tendresse sont au rendez-vous, le grand-père joue avec le petits, tout le monde rit. Notre déjeuner est simplissime mais délicieux : parathas tout frais (galettes de pâte feuilletée grasse à souhait ...), riz épicé, dhal goutu et parfumé. On repart sous les coucous de la famille qui nous a quand même proposé d'emmener leur petite fille ...

Les rizières c'est vert et très joli mais ça n'arrange pas notre bivouac ... Il nous faut pas mal de temps pour dénicher un coin d'herbe sèche pour nous poser pour la nuit, dans le "rien" pour changer ! Attention le "rien" ici n'est pas synonyme de "désert", il est bien difficile de trouver un espace où il n'y a personne à l'horizon. L'intimité est une notion abstraite ...

A l'approche d'Hyderabad le paysage se vallone de nouveau. Dans la grande plaine baignée de cette éternelle brume mi-rose mi-bleue s'élèvent de petites montagnes, sortent de monticules faits d'énormes cailloux arrondis.

A l'entrée de la ville s'étendent, en rang d'oignon, des dizaines de petites échoppes-garages séparées par des gargotes où samosas et parathas se dorent la pillule. Entourés de tous les bricolos du quartier on réussi à dégoter un nouveau rétro pour 2 euros, qui dit mieux ? On fait aussi la rencontre d'un électricien saoudien qui, avec son sourire franc et ses yeux rieurs, nous offre de bon coeur un nouveau fusible de multiprise d'allume cigare.

Après tout ça on emprunte notre première rocade indienne, un immense pont qui enjambe une partie de la ville. Celui-ci nous projette tout droit dans la cohue du quartier du Fort Charminar. Après avoir fait trois fois le tour de ce monument érigé il y a plus de quatre siècle et qui sert maintenant de rond-point, on réussi à se hisser jusqu’à l'hôpital.

A Hyderabad il n'y a pas que le nom qui rappelle les contrées musulmanes, la mosquée Meca Masjid, immense, massive et rectiligne, est l'une des plus grande du monde, nous la visitons pieds nus sur la pierre bouillante constellée de fientes de pigeons. Le Laad Bazar a lui aussi des airs de déjà vu loin d'ici, les rues qui l'abritent sont jonchées de détritus qui forment, comme dans tout le centre, une couche compacte et glissante sur le bitume. Les boutiques de bijoux multicolores ouvrent le bal, suivies par les accessoires pour tailleurs où pampilles, sequins, rubans, perles et broderies rivalisent de brillant et de couleurs. On bifurque dans une petite ruelle où le réseau électrique s'organise par grappe de pelotes de fils ... Les tailleurs attendent le chaland assis en tailleur sur leur estrade ou s' affaire à présenter leurs étoffes aux clientes couvertes d'un fin tchador noir, on ne voit que leurs beaux yeux noirs qu'un voile sombre laisse apparaître.

On s'extirpe difficilement des rues bondées, bordéliques et pleine de vie de la "cité des perles"où l'on devine d'anciennes beautés architecturales sous la poussière. Il règne ici une ambiance enjouée où les sourires sont légion, tant sur le visage des vendeurs de fruits que sur celui des mendiants manchots ...

On quitte ici l'Andhra Pradesh, un état accueillant où il fait bon voyager. Voici maintenant le Maharashtra qui commence mal avec une route qui, non contente d'être infecte, nous donne régulièrement de faux espoirs avec des mini-tronçons en bon état précédés et suivis par des trous de plus de 30 cm de profondeur ... On roule à 10 km/h ballottés entre creux et bosses et asphyxiés par la poussière que soulèvent camions et bus qui roulent, comme d'habitude, à fond la caisse ... Cela dit on retrouve nos chauffards quelques kilomètres plus loin en plein changement de pneus ... Il y a donc une justice !

On sort à peine de Nagpur quand la nuit pointe le bout de son nez, retardés par un arrêt "recharge de clé 3G", compliqué mais sympathique. Il y a plus facile que de dormir à la sortie d'une ville, on réussit tout de même à dégoter un coin calme à l'ombre d'un temple aux allures de mosquée ou bien est-ce le contraire ? Une famille vie aux abords de l'édifice, au petit matin les hommes nous lavent Léon, qu'ils trouvent vraiment trop cracra. C'est Ashoksoni, iranien d'origine qui se charge de l'affaire enroulé dans son ciré, il cause peu mais regarde et sourit beaucoup. Pendant ce temps là Sabir, le fils, dégourdir, bavard et parlant bien anglais nous sert de guide, d'intermédiaire et de traducteur. On sirote un tchai, les vieux chiquent quelques brins de tabac et nous voilà parti pour la visite guidée du temple-mosquée.

L'édifice, blanc et vert est surmonté d'un croissant, Sabir nous fait enfiler un petit calot en osier. A l'intérieur se trouve un autel central où repose un gisant recouvert de tout un tas de choses dont des fleurs. Notre guide nous met de l'eau dans le creux de la main, il faut la "boire" et se toucher ensuite la nuque, puis nous avalons deux petites boules de sucre et il nous bénit avec une sorte de plumeau en plumes de paon. Pour finir, on allume quatre bâtons d'encens pour enfumer l'autel.

L'endroit regorge de lieux sacrés, on fait un tour rapide dans un mini-temple rouge dédié Shiva et dans le grand sanctuaire rectiligne et ouvert consacré à Said Baba, un gourou réputé dans la région. Devant, prospèrent quatre grands banyans et une file de pèlerins chevelus et un peu cracra ...

Avant de quitter nos hôtes on se fait offrir un petit déjeuner indien : petits pois cuits à la poêle dans leur causse et poha (flocons de riz cuisinés avec des légumes et des épices, servi en général au petit déjeuner). On partage ce repas simple mais délicieux avec les hommes de la maison, bien installés au soleil sur une nappe devant le temple. Un moment de convivialité où on échange sur ce que l'on mange, sur le voyage et sur l'hindouisme, notre carte du monde et le livre illustré sur la relion hindouiste, acheté récemment, on un grand succès. Le grand père, Jalil, un petit homme peu locasse mais avec l'oeil qui frise, une barbe blanche bien taillée et un petit calot sur la tête, ne perd pas une miette de la conversation, regarde de toutes ses mirettes et fume comme un damné sur son shilom, après sa séance d'inhalation il a l'air encore plus coquin qu'au début, mais ne marche plus très droit ...

Nasrin Shek la maman de Sabir et sa tante nous rejoignent une fois le repas fini. La première est aussi timide et effacée que la seconde est avenante et enjouée, les deux soeurs d'origine saoudienne on des traits gitans à ne pas s'y tromper.

On repart en direction de Bhopal sous les aurevoirs chaleureux de ces gens accueillants et généreux, une belle rencontre.

On rejoint la ville, tristement célèbre pour sa catastrophe industrielle survenue en 1984, dans la soirée. La route se révèle bonne, au début, puis pas terrible puis atroce avec des trous titanesques ... Pour finir en beauté : elle devient extrêmement étroite et on serre les fesses à chaque fois que l'on croise un camion, arrivés dans le centre il fait nuit ... Journée éprouvante.

On se console vite car, pour l'anniversaire de Claire, on se paye un bel hôtel 3 étoiles au bord du lac ! Quelle joie que de profiter d'un grand lit moelleux et d'une salle de bain ! On passe la soirée à siroter de la bière fraîche et à grignoter des chips devant TV5 monde.

On se réveille baignés par une jolie lumière, on profite de la vue sur les eaux bleue du grand lac en dégustant un petit déjeuner indo-européen gargantuesque, idlis moelleux, sambar goutu, toasts beurrés bien grillés, mini massala dosa (galette de farine de lentille et de riz fine et croustillante fourré de pommes de terre), poha et massala tchaï.

On serait bien rester quelques jours mais la route nous appelle ! On se laisse glisser jusqu'à Sanchi, non loin de Bhopal. C'est une toute petite ville qui abrite un site bouddhique étonnant. On visite ce sanctuaire qui a plus de 23 siècles d'existence ! L'endroit est joli et calme, il règne ici une ambiance apaisante et harmonieuse. Plusieurs stuppas (monuments sacrés sphériques) et temples font ressortir leurs dégradés d'ocres et de bruns sur la pelouse bien verte et les arbres majestueux. Le plus impressionnant ce sont les toranas, des portails de pierre attenants aux stuppas. Ces oeuvres d'art splendides sont de véritables "bouquins d'école", servant aux enseignements bouddhiques en narrant les nombreuses vies du Bouddha et leurs étapes.

La tête bien remplie et l'âme légère on bivouac dans une grande étendue aride et vallonnée aux effluves de garrigue après avoir dépassé champs de blé verts et jungle sombre habitée par les nomades.

Sur la route qui mène à Khajuraho, on réussi à faire 200 petits kilomètres en roulant quasi non-stop de 9h à 18h ... No comment sur l'état des routes ... On traverse plein de villages paysans, tous s'étirent le long de la route. Ça sent l'hiver, les températures ont bien baissées en quelques jours, enfants et adultes s’emmitouflent alors que le soir arrive, cachés sous leur châle les villageois allument de petits feux de camp devant leur maison basse où vaches, buffles et hommes vivent ensemble.

Rattrapés par la nuit et la pluie on stoppe dans un champ à 10 km de Khajuraho couvés par l'oeil curieux des riverains.

Hyderhabad et le directeur de l'hopital.
Hyderhabad et le directeur de l'hopital.
Hyderhabad et le directeur de l'hopital.
Hyderhabad et le directeur de l'hopital.
Hyderhabad et le directeur de l'hopital.
Hyderhabad et le directeur de l'hopital.

Hyderhabad et le directeur de l'hopital.

Souchi et ses monuments boudhiques du Veme siecle av JCSouchi et ses monuments boudhiques du Veme siecle av JC
Souchi et ses monuments boudhiques du Veme siecle av JC
Souchi et ses monuments boudhiques du Veme siecle av JCSouchi et ses monuments boudhiques du Veme siecle av JC

Souchi et ses monuments boudhiques du Veme siecle av JC

Une rencontre improbable au petit matin apres une nuit au milieu du rienUne rencontre improbable au petit matin apres une nuit au milieu du rien
Une rencontre improbable au petit matin apres une nuit au milieu du rien

Une rencontre improbable au petit matin apres une nuit au milieu du rien

Des visages, des figures,
Des visages, des figures,

Des visages, des figures,

DE LA CHALEUR DU SUD AUX. PORTES DE LA VALLEE DU GANGE
DE LA CHALEUR DU SUD AUX. PORTES DE LA VALLEE DU GANGE
DE LA CHALEUR DU SUD AUX. PORTES DE LA VALLEE DU GANGE
DE LA CHALEUR DU SUD AUX. PORTES DE LA VALLEE DU GANGE
DE LA CHALEUR DU SUD AUX. PORTES DE LA VALLEE DU GANGE
C'est en sortant des axes principaux que l on trouve les plus beaux sourirs....
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C'est en sortant des axes principaux que l on trouve les plus beaux sourirs....

C'est en sortant des axes principaux que l on trouve les plus beaux sourirs....

DE LA CHALEUR DU SUD AUX. PORTES DE LA VALLEE DU GANGE
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B
Y'a que les routes qui sont belles et peu importe ou elles nous mène
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V
Coucou Vincent<br /> Les filles et moi suivont tjrs ton parcours avec autant de plaisir<br /> J'espère que tu vas bien<br /> On pense fort à toi<br /> Grosses bises<br /> Valerie
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L
Génial!<br /> Il me tarde de lire vos écrits sur les zones que nous avons visté, vallée du Gange et Rajasthan.<br /> C'est vraiment un voyage formidable, qu'elle expérience formidable!!!<br /> Dit Vincent, tu raconteras des aventures à ma fille?<br /> Ici tout va au mieux et nous avons le droit à un avant goût de printemps après des mois de pluie, grand soleil et 20 degrés tout le we et les jours à venir, premières sorties terrasse, bonne humeur, vêtements légers et concours de rayban;)<br /> Au plaisir de vous lire vite<br /> Des bises de Bordeaux
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L
C'est le samode haveli à Jaipur<br /> Je transmets les bises avec plaisir;)<br /> On a mangé avec Raph sophie et Loic il y a quelques jours, tout le monde pense à toi!<br /> Bises!!
V
Salut binome. Avec joie! Je raconterai a laurette junior les plus belles histoires de voyages!!!! J’espère que tu prends soin de toi et que tu ne travailles pas trop! Profitez a fond de ce printemps d'avant gout. Dans quel palace aviez vous séjourné déjà?. Fais une bise pour moi a tous les bordelais! Plein de BISES!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
M
on vous suit......!
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