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Un voyage hors du commun; La Rochelle/ Katmandou par la route 2014

29 Jun

Le Nepal

Le Nepal

NEPAL - ACTE I, SCENE 1

A L'OUEST : LE TERAI

Nous voici donc entrés au Népal sa frontière ouest (Banbassa) ! On prend la route qui sillonne le pays d'ouest en est, empruntant la vallée du Teraï, le plancher népalais, une plaine verte et très cultivée. La route est bonne et droite.

On stoppe pour la nuit, les roues dans l'herbe, à l'ombre de l'orée forestière. Bien calés au frais on s'apprête à siroter un petit apéro quand la moitié de l'armée népalaise nous tombe dessus ... Flics et militaires tout de bleu vêtus nous virent gentiment de notre coin bucolique "pour notre sécurité" ... Nous voilà donc brinquebalés vers un endroit inconnu. Au bout de quelques bornes, arrivés dans un bled, on demande à nos anges gardiens notre point de chute. “Ici”, nous répondent-ils ... En gros, “démerdez vous” ! On passe donc une nuit chaude et bruyante, en plein bourg, au bord de la route, entre chiens insomniaques et autochtones que la boisson rend volubiles ... Joie !

Le lendemain on retrouve le calme sylvestre. On profite de la douceur matinale pour aller faire un tour en barque sur Ghodaghodi Tal. C'est un groupe de petits lacs qui sert de réserve naturelle. Les deux petits gars qui nous accompagnent ont bien l'intention de nous épater avec la faune locale. Et la pêche fut bonne, en effet ! Dans notre panier : un martin pêcheur bleu flamboyant, des canards et autres poules d'eau au bain, une mini-tortue en nage libre et ... un croco ! Oui, oui, un vrai de vrai qui s'enfonçait nonchalement dans l'eau après avoir lézardé au soleil ! Le plus jeune de nos compagnons semble affolé mais pas les canards qui eux sont pourtant à quelques centimètres de la bête ...

Après cette balade lacustre on passe voir le temple niché sous les arbres qui bordent le lac. Bénis grâce à un tikka bien placé et ragaillardis par un tchaï brûlant on reprend la route sous les regards amusés des vendeurs ambulants de concombres et de chowmeins, ces nouilles sautées au wok avec des légumes, piments et coriandre fraîche.

La route du Teraï nous ravie assez, rizières et champs bien verts s'étalent le long de la route. La jungle est presque partout tenant bien cachées ses merveilles de toute feuille et de tout poil ! Les bandes de gamins nous regardent passer, intrigués, pendant que nous regardons leurs maisons de terre et de paille, l'habitat typique des Newars qui peuplent la plaine.

C'est sur le bord de la route que nous déjeunons de notre premier daal bhat, le plat traditionnel népalais, composé de (beaucoup) de riz blanc, d'un daal (assez liquide), d'un ou plusieurs curries de légumes et de feuilles de moutarde cuites, on y trouve aussi parfois un pikkle, du yaourt (sucré), …

De nombreux restos bordent la route, l'un d'entre eux nous accueillent sur son parking pour la nuit. L'endroit est calme, “le boss doit passer vers 22h”, nous dit le petit gars qui tient la caisse. On ne comprend pas bien pourquoi on ne peut pas se garer là, sur le côté, “à cause du boss" nous explique-t-il ... Bon ... A 22h tapante celui-ci arrive, ceux-ci plutôt ... Ce ne sont pas des boss mais deux bus qui débarquent et prennent le l'endroit d'assaut et notre endormissement avec ! Le lendemain matin le parking ressemble à un champ de bataille ...

Trucs pratiques : bivouac et route dans le Teraï

La route est bonne entre la frontière de l'ouest et Butwal (bifurcation pour Pokhara). Pour les bivouacs les bords de routes à la lisière de la jungle sont très tentants mais le risque de se faire déloger par l'armée est assez peu réjouissant … Sinon il y a plein de restos avec parking tout le long de la route, une alternative intéressante, si il n'y a pas un bus (ou plus) qui débarque en pleine nuit …

NEPAL - ACTE I, SCENE 2

ENTRE BUTWAL et POKHARA

On quitte la plaine à hauteur de Butwal pour commencer à grimper dans les hauteurs. La route devient étroite, bien moins droite et à certains endroits assez vertigineuse ! On décide de s'arrêter pour la nuit à Tansen, une sympathique et fraîche petite ville haut perchée à 1350 m d'altitude. Pas simple du tout de trouver un endroit pour se poser dans ses ruelles étroites et pentues. On est a deux doigts de déclarer forfait quand on tombe sur le beau parking d'une enceinte administrative. Après avoir fait visiter Léon à Monsieur le Député et ses collaborateurs et promis au rédacteur en chef du journal local de rédiger un petit mot sur notre aventure on nous laisse dormir sur place !

La soirée en ville nous fait découvrir les fameuses coupures électriques programmées qui rythment la vie népalaise. On s'explique : le Népal n'est pas (du tout) autonome au niveau énergétique. Il n'y a donc pas assez d'électricité pour tout le monde, ou alors pas tout le temps. C'est l'option B qui a été choisie : des coupures sont effectuées jour et nuit, pendant plusieurs heures, à des horaires précis et ça tourne tous les jours sur une semaine en fonction du lieu. Tout le monde à donc de l'électricité sans (trop) de coupures inattendues, certains s'organisent avec les horaires, d'autres avec des batteries, des groupes électrogènes, des bougies, des systèmes à gaz, ...

Le lendemain on finit la route et on rejoint Pokhara.

Trucs pratiques : route et bivouac entre Butwal et Pokhara

Petite route de montagne praticable mais assez vertigineuse et étroite ! Il n'y a pas beaucoup de kilomètres mais il faut plusieurs heures pour rejoindre Pokhara.

On a bivouaqué à Tansen, une petite ville de montagne fraîche et agréable. Il est possible de passer la nuit gratuitement sur le parking de la “cité administrative” en pleine ville en demandant l'autorisation dans les bureaux. Sinon il y a une grande étendue plate sur les hauteurs de la ville. Attention certaines rues sont très étroites !

Le Nepal et sa nature preservee grace a une politique anti braquonage remarquableLe Nepal et sa nature preservee grace a une politique anti braquonage remarquable
Le Nepal et sa nature preservee grace a une politique anti braquonage remarquable

Le Nepal et sa nature preservee grace a une politique anti braquonage remarquable

La vie au quotidien...
La vie au quotidien...La vie au quotidien...
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La vie au quotidien...

Le lac de Pokarah et ses superbes lumieres
Le lac de Pokarah et ses superbes lumieresLe lac de Pokarah et ses superbes lumieres

Le lac de Pokarah et ses superbes lumieres

Le camping de Pame, ses residents, ses amis et son mur de biere. Le camping de Pame, ses residents, ses amis et son mur de biere.
Le camping de Pame, ses residents, ses amis et son mur de biere. Le camping de Pame, ses residents, ses amis et son mur de biere. Le camping de Pame, ses residents, ses amis et son mur de biere.
Le camping de Pame, ses residents, ses amis et son mur de biere. Le camping de Pame, ses residents, ses amis et son mur de biere.
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Le camping de Pame, ses residents, ses amis et son mur de biere.

Reconfort famillier!Reconfort famillier!Reconfort famillier!
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Reconfort famillier!

Le Nepal Le Nepal
Le Nepal Le Nepal
Le Nepal Le Nepal
Le Nepal Le Nepal Le Nepal
Le Nepal Le Nepal
Le Nepal

NEPAL - ACTE II, SCENE 1

POKHARA, PAME et SARANGKOT

C'est le temps des retrouvailles avec Tchelo et toute sa troupe et l'occasion de partager une soirée au bord du lac Fewa qui borde la ville. Échanges de souvenirs, séance coiffure, distribution de bons plans, ... C'est chouette de se retrouver !

L'endroit est agréable et bien placé mais, malheureusement, des gosses abandonnés à leur sort pendant les journées de vacances et certains orphelins tout court, sniffent de la colle, se battent et se sont mis en tête de nous provoquer dans un classique "occupes toi de moi !!!" agressif et invasif ... Quelques babas sportifs et visiblement acclimatés tentent des arbitrages éducatifs sans grand succès par manque de réelles structures. Misère, ennui et absence parentale forment une équipe terrible …

La nuit tombée le calme revient, on en profite pour buller au frais sur la terrasse du petit resto d'à côté en gardant un oeil sur Léon, Tchelo, Matis et Louane qui ont rejoint les bras de Morphée.

Bien décidés à trouver un peu de calme, de repos, de verdure et de logistique pour briquer Léon de fond en comble ont décolle le lendemain pour Pame, un petit village à 8 km de là où se niche un camping (denrée rare) pour "overlanders" (des vadrouilleurs motorisés, comme nous). Au poil ! Julien, Virginie, Matis et Louane restent eux sur place pour repartir assez rapidement pour de nouvelles aventures. A très vite les amis !

Cette halte camping va aussi nous permettre de rencontrer d'autres voyageurs et de préparer sereinement la fameuse "route du nord" qui doit nous faire rentrer chez nous via l'Himalaya en passant par le Tibet, la Chine, le Kirghiztan, le Kazakhstan, la Russie, ...

L'endroit se révèle assez idyllique : un petit bout de verdure au milieu de tout plein de verdure ! Dans cette vallée toute plate paîtrent des dizaines et des dizaines de "water buffalos" et de vaches noires et brunes. Les petits courent après leur mère pour téter, les mâles se défient et se ruent frénétiquement de jusqu'à la rivière en contrebas. Quelques chiens, plus en forme qu'en Inde, gambadent au cul des bovidés, se cherchent des noises ou essaient de débusquer de quoi se mettre sous la dent. Même les chats sont à la fête, traînant nonchalamment leurs rayures dans le camping. Les immenses collines qui nous entourent, recouvertes de jungle verte invitent à l'évasion. Ça et là quelques villages ronronnent au soleil.

Le camping offre tout ce dont on avait besoin pour se reposer : de l'espace, un peu d'intimité, la possibilité de vivre dehors, de l'eau pour tout laver, du bois pour faire des barbeucs, une buvette bien fournie et l'accueil bienveillant d'Eric et de sa femme, les gérants !

On pose donc nos frustres avec joie et on s'installe pour une semaine de glandouille et de ménage ! Entre siestes et lessives on fait la connaissance de tous les habitants (plus ou moins temporaires) du lieu et l'on retrouve des visages déjà croisés, autour d'une bière, d'un repas, devant la douche ou la fontaine à eau.

Angélique, notre copine hollandaise, son chien népalais Aku, et son camion bariolé sont bien installés et cherchent des solutions pour retourner au pays par la route.

Jose, sa femme et leur petit Agel, espagnols et confortablement posés dans leur Mercedes, qui a un air de famille avec le James Cook, ont les mêmes projets mais sont pressés par le temps et devront revenir un Espagne pour quelques mois en laissant leur maison roulante à Pame.

Elodie et Mateo, cocktail franco-italien arrivés d'Australie au volant de leur vieux 4x4 Toyota, cherchent aussi des solutions pour regagner l'Europe à moindre frais.

Raymond et Agrit, les infirmiers allemands rencontrés aussi à Agonda et leur petit utilitaire Citroën attendent leur passage tibétain-chinois-mongole qui se fera dans quelques semaines.

Jane et Peter, "just married", allemands aussi, à bord d'un énorme Mercedes 4x4, les accompagneront.

Michel, Muriel et Matis (12 ans), anciennement basés près de Toulon auprès de leur production de spiruline ont tout lâché pour parcourir le monde à bord de leur camping-car qui invite à mettre les petits plats dans les grands et ne savent pas encore quels chemins explorer prochainement, peut-être quelques aventures prolongées à Pondicherry ?

Éric, Christine et Steeven (10 ans), partis d'Alsace et ayant sillonnés moultes terres lointaines et tropicales, avec ou sans caravane, mais toujours avec à bord de leur Mercedes taillé pour les pays chauds sont nos second compagnons de route pour le Tibet. Après plusieurs mois de dialogue virtuel on met des voix et des visages sur les pianotages ! Ambre (en première) fait également partis de l'équipe avec son amoureux indien, Djitou, qui les accompagnent pour un bout de route. Ambre ne fera pas partie du convoir himalayen, ayant pour mission de passer son bac de français et de ramener le chien, Rambo, en Alsace.

Les échanges d'infos vont bon train, les discussion sur le montant de la caution chinoise (pour les camions) s'enflamment, les têtes se creusent, ... Le bricolage n'est pas en reste, ça aménage, ça répare, ça rénove, ... Merci beaucoup Michel pour la fraîcheur de nos bières grâce à une réparation de frigo qui l'a rendu à la vie !!!!

On entrecoupe tout de même notre vie de patachon par une rando d'une journée assez courte mais intense qui nous amènera sur les hauteur de Sarangkot, view point renommé et hot spot de parapente. On s'élance plein d'entrain dans la vallée. Les petites filles du coin nous hurlent de grands “hello !!” pendant que leurs mamans leur tressent les cheveux. L'attaque de la côte se révèle moins dynamique et c'est en buffant que nous grimpons encore et encore. La montagne est pleine de vie, les fermes s'égrainent tout au long du chemin. Une bande de gamins nous suit quelques temps pour nous extorquer quelques chocolates nous jouant la comedia del arte et partant en bondissant dans de grands éclats de rire, leur chien sur les talons. Les bergers mènent leurs troupeaux dans la caillasse, les jeunes nous regardant l'air goguenard et les vieux l'oeil mi-compatissant, mi-amusé. Deux petites filles se battent avec leurs ballots de paille qui prend un malin plaisir à leur glisser du dos. Les mamies, juchées sur leurs champs en terrasse ou devant leurs bananeraies nous regardent passer, bienveillantes, et se font une joie de nous demander ou nous allons pour nous indiquer le chemin.

Arrivés à Sarangkot on se fait achever par une volée impressionnante de marches ou s’étalent, entassées les unes sur les autres, des dizaines de guesthouses … Mais une fois là-haut nos efforts ne sont même pas récompensés … Une chappe de nuages épais enveloppe l'Annapurna, la chaine himalayenne locale. A peine un petit bout de neiges éternelles s'offre à nous ...

Trucs pratiques : bivouac et camping (Pame) à Pokhara

Bivouac possible dans une sorte de terrain vague-parc devant le lac Newal avec restos et commerces tout autour. Au carrefour principal du centre ville (entre Raidam road et Mansawar road) prendre à gauche quand on arrive du sud, l'entrée est à quelques dizaines de mètres sur la droite. Pas d'ombre, pas d'installations et la sieste peut-être perturbée par les entrainement des nouveaux locataires de motos et les gamins des rues mais la nuit est calme (selon notre experience) et il y a de la place pour s'étaler.

A 8km de Pokhara se trouve le “Camping Overlander”, idéal pour une halte technique et reposante. Situé à Pame Bazar, il faut prendre la route qui longe le lac sur sa longueur nord (Baidam road puis Panchase Marga), le camping est à gauche juste après le bourg. Compter 30 à 45 min galères pour s'y rendre, la route est assez sinistrée. Louer une moto s'avère bien pratique pour se déplacer une fois posé au camping (compter environ 350 Rs par jour sur Pokhara après négociation). Les tarifs du camping en 2014 : 150 Rs la nuit pour deux personnes avec camion (moins cher pour les tentes), wifi en plus (100 la journee et 50 l'heure), petits commerces dans le village (mais grosses courses à faire sur Pokhara), eau, buvette, électricité (avec coupures générales). Possibilité de laisser son véhicule “en garage” sur une longue période.

NEPAL - ACTE II, SCENE 2

ENTRE POKHARA et KATHMADOU

Après quelques jours de camping on quitte Pokhara pour rejoindre Kathmandou, la capitale, ou les parents de Vincent atterrissent d'ici peu. C'est une jolie route qui sépare les deux villes, elle sillonne tout d'abord dans une verte vallée ou les rizières prospèrent et continue ensuite a flan de montagne côtoyant la jungle omniprésente, en contrebas coule une grosse rivière blanchâtre aux reflets bleus. La montée marquant l’arrivée sur Kathmandou tient toutes ses promesses de trafic galère : nous voici en plein embouteillage de camions emmitoufles dans d’énormes nuages de poussière a cause des travaux et dans les vapeurs de gasoil … Ah le bon air des montagnes !

Le relooking de LeonLe relooking de Leon
Le relooking de LeonLe relooking de Leon
Le relooking de LeonLe relooking de Leon
Le relooking de LeonLe relooking de LeonLe relooking de Leon

Le relooking de Leon

Lumbini. L'endroit ou Boudha est ne. Des lotus des arbres centenaires, des moines, des prieres....
Lumbini. L'endroit ou Boudha est ne. Des lotus des arbres centenaires, des moines, des prieres....Lumbini. L'endroit ou Boudha est ne. Des lotus des arbres centenaires, des moines, des prieres....

Lumbini. L'endroit ou Boudha est ne. Des lotus des arbres centenaires, des moines, des prieres....

Le Nepal

NEPAL - ACTE III, SCENE 1

KATHMANDOU (en famille)

Après avoir fait sensation auprès des chauffeurs de taxis de l'aéroport on retrouve avec plaisir Gisèle et Alain ainsi qu'une invitée-(mi)surprise : Pascale ! Les retrouvailles sont chaleureusement colorées par l'accueil traditionnel que nous a réservé Senil, un ami de la famille, et ses enfants qui nous honorent de colliers de fleurs et du tikka rituel.

Après avoir trouvé ou nicher en ville on part visiter le temple Swayambunath qui accueille, de concert, croyants hindouistes et bouddhistes. L'endroit est empli de ferveur. A la foule de dévots civils, de moines et de touriste s'ajoute une horde de singes, plutôt agressifs et franchement affamés. Les chiens, beaucoup plus stoïques, dorment paisiblement dans les énormes tas de vieux drapeaux à prière que les moines bouddhistes s'affairent à brûler et à remplacer, une sorte de grande décoration de printemps ! En suivant la foule on arrive dans le cœur de ce sanctuaire ancestral, là ou se dresse un stûpa deux fois et demi millénaire autour duquel tout tourne : les pèlerins et les moulins à prières.

On finit notre pèlerinage en descendant les dizaines de marches abruptes qui nous ramènent sur la terre ferme ou des femmes vendent de petites bougies qui brûlent de mille feux vacillant dans le beurre fondu qui les compose, bien calées dans de jolies coupelles de cuivre.

Parenthèse bouddhique

Vite fait : le bouddhisme est une philosophie et/ou religion (tout le monde n'est pas d'accord ...) qui prône les enseignements du Bouddha (appelé aussi l’éveillé ou le Sage). Ce dernier est né prince et c'est en se baladant à l'extérieur de son palais et en découvrant la misère du monde qu'il décida de chercher la voie de la délivrance de toutes les souffrances humaines. Après une grosse dose d'ascétisme, d'introspection et de méditation il atteint l'Eveil, fut soulager de toutes souffrances et devint le Bouddha. Dès lors, il parcourut les routes pour porter son enseignement, qui est le suivant (version très très résumée) : une certaine discipline est nécessaire pour maîtriser nos passions qui sont à l'origine de l'idée d'attachement, responsable de la souffrance. Cette discipline permet de se libérer des cycles de réincarnations (dépendantes du karma) et d'atteindre le nirvana (le bonheur spirituel).

Le bouddhisme réfute tout système de castes et relève d'une démarche personnelle non-conditionnée par des rites.

Stûpa : dôme commémoratif pouvant contenir des reliques et/ou des textes sacrés, les pèlerins et les moines tournent autour, dans le sens des aiguilles d'une montre, pour prier.

Mantra : courte incantation répétée pendant les prières

Moulin à prières : cylindre en métal ou en plastique contenant des mantras. On en trouve disposés tout autour des stûpas, fixés sur un axe les prieurs les font tourner sur eux-mêmes pour accompagner leurs prières.

Le lendemain, on part se balader dans les rues de Kathmandou, entre les étals de boucher en plein air ou les mouches sont à la fête et les quincailleries façon caverne d'ali baba, se niche une petite pépinière encore toute ruisselante de l'arrosage matinal. Des centaines de petits pots abritent amoureusement leurs fleurs naissantes. La patronne, amusée par notre curiosité botanique, nous fait traverser la rue pour nous faire decouvrir son deuxieme paradis : un jardin merveilleux ou s’épanouissent de beaux arbres en fleurs dont un “nirzai” (en phonétique dans le texte … – si ça dit quelque chose à quelqu'un, l'info nous intéresse !), magnifiquement recouvert de fleurs blanches et violettes. Les jardinières, tout sourire, bichonnent leurs “petits” dans ce lieu frais et préserver de la cohue urbaine.

Pour les mordus de flowers sans power trainant dans le coin

Pepiniere : Kumari Nursery – Saunepati, Paknajol, Kathmandou

www.facebook.com/kumarinursery

On part ensuite visiter Durbar Square. On y arrive par de petites ruelles étroites ou la vie bat son plein. Les enfants jouent et les femmes, accroupies par terre, s'affairent à la vaisselle ou à la lessive, les chiens se prélassent à l'ombre. On atterrit en une enjambée ou deux sur la fameuse place, centre historique et religieux de la ville. Les vendeuses d'offrandes rivalisent de sourires et de jolies présentations pour attirer le chaland. Les colliers de fleurs rituels parent la vieille pierre de mille couleurs.

Au milieu des temples trone la Kumari Ghar, la demeure de la Kumari, la seule déesse vivante née de l'attitude cavalière d'un roi du XVIIe …

Pour ceux qui aimeraient bien savoir de quoi on cause : parenthèse “kumaraise”

La légende nous raconte qu'un roi avait la délicieuse habitude de jouer aux dés avec la déesse Tajelu. Le bonhomme, non content du ludique honneur, n'en resta pas là et un beau jour se mit à lui faire la cour. Mais pas du tout bottée, la divine effarouchée s'enfuit fissa fissa ! Traguer une déesse ne fut pas la meilleure idée qu'ait eu ce casanova royal et Tajelu, courroucée de son attitude inqualifiable, revint l'asticoter dans ses rêves. Afin de se faire pardonner et de pouvoir dormir en paix sa seigneurie promis à la rancunière que le pays lui vouerait un culte éternel (rien que ca) via sa copie terrestre. Et c'est ainsi que tous les rois du Népal sont venus se prosterner tous les ans aux pieds de la Kumari, sa (très) jeune réincarnation. La monarchie s'est éteinte en 2006 ? Pas grave ! Maintenant c'est le président qui s'y colle !

Mais comment “fabrique”-t-on une réincarnation vivante de déesse ? Eh bien c'est simple : prenez une petite fille de 4-5 ans avec un corps sans défaut (…), comprenez : sans cicatrice ou autre bris. De plus, il faut que la jeune fille soit d'une caste bien particulière avec un horoscope caractéristique, lui aussi. Peu d'élues donc. Une fois sélectionnée la petite devient l'objet de toutes les attentions, paradant dans des vêtements divins et voyant tous ses désirs, ou presque, exaucés . Cependant elle ne doit pas se blesser car à la moindre apparition de son sang, hop, envolée la réincarnation ! Donc : elle ne sort pas (en dehors des processions religieuses) et elle ne bouge presque pas … Ce qui limite radicalement la vie d'une gamine de 5 ans … Après quelques années de ce régime elle finit par devenir pubère et son sang coule, fatalement. Fini la destinée divine, retour à la case départ ! On la renvoie chez ses parents couvertes de cadeaux, complètement à la masse concernant les choses de la vie normale et condamnée au célibat .. Eh oui, point de mariage pour l'ex-miss déesse car une légende tenace prédit une issue fatale à tout homme qui épousera une ancienne Kumari et apparemment il n'y a pas de prétendants téméraires …

Un déjeuner en plein cœur du quartier Durbar nous prouve que la religion n'est pas seulement dans les temples. Dans cette partie de ville pourtant sanctuaire mercantile, bondée de boutiques en tout genre et de restaurants pour touristes, deux bonzes s'envoient joyeusement quelques chapatis trempés dans un curry fumant en regardant, absorbés, un match de foot …

On finit notre journée en visitant le Narayanhiti Palace, l'ancien palais royal transformé en musée après la chute de la monarchie népalaise en 2006. Les différentes pièces sont restées en l'état et on dirait bien que la déco n'a pas été refaite depuis 1980. D'un kitsh absolu, la demeure royale offre une série d'objets haut en couleur ! Ici les (véritables) pieds d'éléphants s'avèrent bien utiles : transformés, tour à tour, en tabourets ou mini-bars de style ! Le bureau royal est un classique à la Derick avec cendrier en cristal et camaïeu de gris. La salle du trône, clou du spectacle, n'a rien à envier aux oeuvres les plus folles de Dali ! Cette visite, franchement pas rébarbative, se termine dans une atmosphère beaucoup moins légère par la découverte des “vestiges” du pavillon qui vit périr la quasi-totalité de la famille royale, dont le roi… L'édifice a été rasé, pour essayer d'effacer l'horeur, mais des panneaux décrivent très précisément le massacre et la disposition des victimes durant la fusillade …

Pour nous remettre de nos émotions on dîne tous ensemble, et en compagnie de Virgine, Julien, Matis et Louane, dans un restaurant-cabaret ou, là aussi, le kitsh est au rendez-vous ! Entre deux bouchées de daal bhat on profite des performances artistiques de jeunes et jolis danseurs et danseuses exécutant des chorégraphies modernes ou traditionnelles. Couleurs, déhanchés, costumes, jeux de scènes et décibels sont au rendez-vous !

NEPAL - ACTE III, SCENE 2

LA VALLEE DE KATHMANDOU : PATAN et BODHNATH (toujours en famille)

Avant de prendre la direction de Pokhara, on se glisse pour une journee dans la vallée de Kathmandou en commençant par Patan.

Cette ancienne cité royale et ville d'art, aussi joliment appelée Lalitpur ou La Cite de la beaute cache entre ses murs d’innombrables temples médiévaux. Vieilles pierres, boiseries sombres et toits-pagodes fleurissent un peu partout.

En se perdant dans ses ruelles chargées d'histoire(s) on découvre de nombreux lieux de culte, dissimulés dans de petites courettes étroites gardées par de minuscules entrées nous obligeant à entrer en file indienne et à courber l'échine.

Le Golden Temple paré de ses dorures est un véritable lieu de vie. Le gardien, bien calé en tailleur sur une natte, regarde un gamin jouer avec le chien “de la maison”, dans l'escalier étroit des gens descendent après avoir pris un repas dans la cuisine nichée au dessus de la salle d'étude et de prière et au fond, l' éternelle horloge de gare trône ...

Le Maha Buddha et ses 9000 bouddhas grands ou petits accueillent des moines bouddhistes qui se coulent entre les niches du temple et les murs des immeubles mitoyens pour bien faire le tour des lieux dans le sens des aiguilles d'une montre.

On teste dans Patan un nouveau mode de transport : le rickshaw collectif ! Trapu et rectangulaire il peut abriter environ six personnes, plus ou moins calées sur deux petits bancs en bois. On s'accroche comme on peut aux barres qui soutiennent le toit et on tape sur la taule quand on veut s'arrêter, ce qui n'est pas évident car passé 1m10 on ne voit rien à l'extérieur ayant la tête dans le toit ! Marrant !!

On passe ensuite la soirée et la nuit à Bodhnath, qui abrite le plus grand et le plus célèbre stûpa du pays. C'est un des plus importants sanctuaires bouddhistes du pays et de nombreux tibétains s'y sont réfugiés depuis l'invasion chinoise.

On entre sur la place principale par une petite ruelle sombre et en quelques mètres on quitte la frénésie urbaine pour entrer dans un petit monde tout aussi grouillant fait de petits drapeaux verts, jaunes, rouges, blancs et bleus flottant en guirlandes, de moulins à prières tournant, de moines rouges et jaunes tournant aussi, de musique zen et d'une ribambelle de boutiques et restaurants (ne perdons pas le nord …). On s'enfonce dans les rues attenantes au stûpa géant découvrant entre les maisons quelques monastères colorés en pleine activité.

En soirée un orage tonitruant abat ses trombes d'eau sur la fourmilière, laissant le pavet bien calme.

On s'endort bercés par le son sourd du tonnerre lointain et le floc-floc de la pluie rêvant à un futur banquet composé merveilleuses saveurs que la famille nous a ramenées de France : saucissons, fromage de chèvre, bethmal, Ricard et Pécharmant !! Miam ! Et encore merci !!

Truc pratique : bivouac à Bodhnath

On a dormi au calme et sans problème sur le parking qui se trouve juste après l'entrée du site (quand on arrive de Kathmandou) moyennant 150 Rs. Aucunes commodités mais restos et commerces tout proches.

NEPAL - ACTE III, SCENE 3

ENTRE KATHMANDOU et POKHARA : GORKHA et BANDIPUR (encore en famille)

Ca y est on reprend la route pour de bon avec un Léon chargé à bloc, et nous voila repartis dans la grande côte de Kathmandou, mais en descente cette fois-ci. On est bien vite interrompus par un pneu qui explose mollement … Formidable ! Nos invités vont pouvoir s'initier aux joies de notre route et à une de nos activités préférées du moment : changer des pneus en jonglant avec les roues de secours !

La route s'égraine ensuite tranquillement et sans encombres bordée par les bougainvillées, croulant sous leurs énormes grappes de fleurs rose foncé, et ponctuée par quelques pauses fraîcheurs. On arrive a Gorkha en fin d'après-midi, cette jolie petite ville toute en hauteur, nichée sur les hauteurs campagnardes fut tout de même la capitale d'un petit royaume dont l'un des descendants devint le premier roi du Népal.

Pas simple de trouver un nid dans cette ville escarpée. Soirée bucolique les pieds dans l'herbe et le nez tourné vers les vertes montagnes.

Le lendemain, un peu de sport ! On grimpe les 1500 marches qui serpentent dans les ruelles-escaliers du vieux village. Les femmes travaillent la terre et se hissent à petits pas sur les vieilles marches, pliant sous le poids de leur lourdes hottes. Les plus jeunes tiennent de petites boutiques et cuisinent gâteaux et samosas. Les gosses courent un peu partout sous l'oeil bienveillant d'un grand-pere tranquille.

Arrivés en haut, notre effort est récompense ! Entre les pins se niche une jolie maison de briques et face à nous se dresse modestement Gorkha Durbar, une forteresse du XVIe. L’atmosphère est paisible et sereine. Encore quelques pas et ca y est l'Annapurna daigne enfin s'offrir pleinement à nous ! Les neiges éternelles sont bien là, nappant les énormes sommets qui se découpent finement sur le ciel bleu en lui empruntant ses reflets. L'Himalaya se dresse devant nous formant le plus grand mur sur lequel nos yeux se sont cognés. Majestueux !

On pénètre dans le temple niché au sein du palais, il est dédié à Kali, la déesse hindoue de la destruction et de la mort. Une forte odeur de sang séché et de fiante de poulet nous envahie rapidement le nez. Une chèvre attend son tour attachée a une pierre. Des sacrifices sont encore pratiqués ici pour plaire à la divine harpie, buveuse de sang et fantôme des champs de crémation toujours représentée sous son meilleur jour : langue pendante, cheveux hirsutes, grimaçante, entourée de cranes humains et piétinant des restes humains. Miam !

Un peu plus bas Alain et Gisèle flânent dans le village en faisant connaissance avec les enfants du coin qui hésitent ente timidité et espièglerie.

Trucs pratiques : bivouac et hôtel à Gorkha.

Nous avons dormi dans le parking-jardin de l'hôtel Gorkha Bisauni qui donne sur la rue principale du village (à l'entrée de la ville moderne, sur la droite). Nous n'avons rien payé pour Léon mais Alain, Gisèle et Pascale ont pris des chambres (correctes et pas très chères). Accueil très sympa, jolie vue et bon resto sur place.

Avant d'arriver à Pokhara on fait une halte à Bandipur. Il faut mériter ce petit village haut perché ; les vingt kilomètres de grimpette se révèlent difficiles pour Léon qui finit par arriver bien essoufflé et bouillonnant en haut … Le petit bourg s'organise sur une rue centrale bordée d'anciennes maisons de briques rouges et de boiseries sombres joliment restaurées que les bougainvillées roses habillent. L'endroit a du charme mais la proportion de touristes semble supplanter celle des autochtones …

NEPAL - ACTE III, SCENE 4

POKHARA (bis), SARANGKOT (deuxieme essai), LES LACS DE BEGNAS et RUPA (en famille, la suite)

Nous revoici a Pokhara et l'Annapurna se cache consciencieusement… Décidément !

On continue donc notre découverte de cette ville à taille humaine, nichée au pieds de la chaine himalayenne et dotée d'un environnement charmant. Le centre s'est transformé en ruche pour touristes et bab' en balade ou jouant à domicile : guesthouses, restos, boutiques à perte de vue, backeries allemandes, … Autour rayonnent les quartiers populaires ou fleurissent des boutiques taillées pour la “vie normale” : pyramides de bassines et de casseroles, pneus, marchés de fruits et de légumes, … (ou l'on trouve tout ce dont on a besoin pour notre vie en camion). Une cité ou il fait bon vivre, se balader et flaner à pied ou en moto !

Le lac Phewa, l'attraction centrale, est un nerf d'activités en tout genre. Il abrite plusieurs îlots dont le fameux Fish Tail Lodge, l'hôtel le plus luxueux de Pokhara, ou nous goûterons au charme féerique de son jardin en allant y siroter une tasse de thé ! Quoi d'autre dans ce lac ? Des pêcheurs qui partagent ces eaux calmes avec les barques de touristes du monde entier.

Nous on décide de partir à sa rencontre en pédalo géant ! Une sorte de barge carrée avec une armature en ferraille formant un squelette de gros cube … Après quelques tours de pédales sportifs on atteint un petit îlet qui abrite un temple hindouiste. Touristes et pèlerins arrivent par vagues dans de petites barques. La rive opposée à la ville est plus calme, des singes nous regardent passer du haut de leurs cimes. On trouve refuge sur une petite plage ou s'est nichée un lodge entouré de jungle, la bière y est fraîche, la vue imprenable et certain s'y voit déjà en villégiature …

On tente évidement une excursion à Sarangkot histoire de montrer à nos invités que magnifiques sommets de l'Annapurna existent vraiment, surtout pour Gisèle et Alain qui n'ont encore pas vu l'Himalaya du séjour ! Arrivés en haut la joie est bien maigre ... On les devinent à peine, apparaissant, fantomatiques, à travers cette foutue brume bleutée !

Il en faut plus pour que nous déclarions forfait et c'est sans transition que le gros de la troupe réenfourche Léon et repart à l'assaut du coin !

Un pique-nique pantagruélique mettra tout le monde d'accord, bien calés sur les berges du lac Begnas.

Pour parachever l'étape Pokhara un tour au fameux World Peace Stupa s'impose ! Ce petit dôme blanc culmine la ville du haut de sa colline, dépassant difficilement de la junggle touffue. Le monument bouddhique fait partie d'un réseau de Peace Pagodas disséminées aux quatre coins du monde pour promouvoir la paix et l'amour entre les hommes. Ambitieux programme.

Trucs pratiques : bivouac, hôtel et resto à Pokhara

On a testé l'hôtel Gusto, situé au bord du lac (prendre la première petite rue à droite après le grand carrefour quand on est en direction de Pame). Chambres coquettes (1100 Rs) avec parking ou l'on a pu bivouaquer pour rien (en ayant pris des chambres pour nos invites). Le resto est très bon, possibilité de commander un barbecue délicieux !

NEPAL - ACTE III, SCENE 5

KATHMANDOU et SA VALLEE (re) : BHAKTAPUR (derniere aventure en famille)

On reprend la route vers Kathmandou après deux jours de balade dans Pokhara. On coupe la route en deux en s'arrêtant une nuit dans un petit lodge qui surplombe la rivière Trisuli. Cabanes en paille et parasols nous donnent des ailes de Robinson et on passe la soirée sur les galets au bord de l'eau à griller des morceaux de poulets marinés sur un énorme feu de camp !

Le lendemain nous voici à Bhaktapur ou vit Senil et sa famille. Cette ancienne capitale, autrefois rivale de Kathmandou et de Patan, est aujourd'hui connue pour son architecture médiévale foisonnante. Palais, temples et anciennes demeures ornent chaque coin de rue.

Senil et sa fille nous emmènent assister aux festivités du premier de l'an népalais qui se déroulent aujourd'hui. La ville grouille de monde. Tous sont venus assister aux jeux rituels qui demandent, comme matos, un temple-chariot et un immense mat. On vous explique ce qu'on en a compris et ce qu'on a vu.

Durant plusieurs jours des jeunes de la ville tirent à travers la cité, grâce à des cordes, un énorme chariot en bois représentant un temple-pagode. Le jour J (aujourd'hui, donc) le chariot est hisse aux abords de la place principale et des jeunes hommes essaient de lui faire dévaler la pente ou sont creusées deux ornières. On attend sous la pluie, qui est de la partie, avec des milliers d'autres personnes. Le chariot bascule dans la pente ! L'évènement est impressionnant, la foule hurle et on a l'impression que le temple à “roulettes” va se briser à force de brinquebaler. Le risque est apparemment une possible sortie des roues hors des ornières entraînant l'écrasement quelques fêtards dans la bataille (ce qui arrive parfois, paraît-il …). Ce ne sera pas le cas aujourd'hui, mais on a un doute sur la bonne santé de tout les forçats qui tirent et poussent l'engin …

Une fois le charriot sur la place un autre groupe s'active à hisser un immense tronc d'arbre très fin et orné de branchages, le faisant ressembler à un grand bonhomme dégingandé. Là aussi l'affaire n'est pas mince et après de longues minutes d'efforts le mat se dresse et … se brise … Ils ont le droit à trois tentatives et s'y remettent directement. Un mat brisé et apparemment oiseau de mauvaise augure pour l'année à venir … Y a plus qu'à serrer les fesses !

De notre côte, on rentre doucement vers la maison de Senil ou sa femme nous attend pour dîner. Les rues bondées et animées commencent à s’échauffer et des bagarres éclatent ca et là.

Revenus dans les vieux quartiers l'ambiance et plus calme. Senil en profite pour nous expliquer quelques coutumes de l'habitat népalais.

La famille habite dans une toute petite maison ancienne. Une poule nous accueille à l'entrée. On s'installe dans la pièce à vivre qui est aussi la chambre du couple et de leur petit garçon. Il y a la place pour un matelas deux places et un autre, plus petit. La literie se transforme en salle a manger. Nous sommes les invités et nos hôtes nous regardent manger, eux dînerons après notre départ. La maîtresse de maison s'affaire en cuisine et nous régale d'une entrée chaude de carottes et d'oeuf et de nouilles cuisinées. Babou, le cadet, prit par l'action, regarde la deuxieme tentative de l' érection du mat à la télévision. On termine notre repas par une dégustation de rakshi (alcool de riz) maison aromatisé au massala. Une découverte qui a un goût de reviens-y ! Un accueil fantastique dans un cocon modeste mais chaleureux.

Le lendemain, le mat est un peu de travers mais tient debout ! Sauvés ! La ville a revêtu des habits plus familiaux et bon enfant. Petits et grands se baladent en mangeant des glaces. Les femmes se sont enveloppées de beaux saris rouges et affichent leurs plus chics bijoux. Des fanfares de percussions et de flûtes sillonnent les rues animées. On visite quelques uns des fameux monuments de la ville autour de la place royale tout en dégustant un dahi fabuleux (sorte de yaourt à l'ancienne, très épais et servi dans un pot en terre). On se perd ensuite dans le bazar ou s' étalent, en rang d'oignon, poissons séchés, fruits, articles de mercerie, lampes, barrettes et autres merveilles.

Avant de prendre congés de nos hôtes on visite ensemble une fabrique de papier artisanal dans le quartier ou Senil vend des tapisseries de laine et des disques de musique traditionnelle. A côté, des dames puisent l'eau pour la préparation du diner dans un immense puits collectif et les chèvres dévorent les offrandes du temple voisin.

On quitte Bhaktapur sous les aurevoirs chaleureux de Senil et de sa belle famille qui ont hébergé Léon pendant notre séjour dans la ville. Merci encore pour votre accueil chaleureux et de nous avoir fait découvrir votre belle ville !

Revenus dans la capitale on arpente les rues commerçantes en long en large et en travers pour dénicher quelques trésors et profiter de l'ambiance de la ville. C'est aussi l'occasion de fêter l'anniversaire d'Alain dans le très chic Kaiser Cafe du Garden of Dream. Un repas raffiné dans un décor féerique entre colonnes de marbre, bassins et végétation luxuriante.

Après toutes ses aventures c'est l'heure pour Pascale, Gisèle et Alain de reprendre l'avion et de rejoindre Paris. Aurevoir à vous, merci d'être venus partager un bout de notre route, merci beaucoup pour les coups de pouce et mécénats très précieux ! A très vite dans nos contrées.

Le Nepal
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NEPAL - ACTE IV, SCENE 1

RETOUR A POKHARA (ter et fin)

Retour à Pame, au camping ou l'on retrouve tout le monde. Deux autres camions ont fait leur entrée : Sabina, Martin, Ada et Lou originaires de Genèves et arrivant de Birmanie, Laos, … avec leur Iveco 4x4. et Solange, Renan, Sonam et Lazar qui habitent en Bretagne, à bord de leur imposant Mercedes vert. Bruno et Lina nous rejoignent également, fraîchement arrivés d'Inde.

La vie de bivouac reprend son cours. On prépare doucement la route du nord, on bricole, on partage petits plats et apéros une fois les pluies et vents d'orages quotidiens dissipés.

Pour pimenter tout ça, on se lance dans un projet de peinture pour Léon. On a dans l'idée est de le décorer façon poids lourd indien avec quelques dieux hindous, les yeux du Bouddha qui voient tout, des petites bonnes femmes s'inclinant pour un “namaste” traditionnel et le sempiternel “horn please”. On dégote un peintre dans une galerie du centre ville apparemment emballé par le projet. Malheureusement après plusieurs jours de travail assez sporadique, d'hésitation, de coulures, de traits peu assurés et de peinture de mauvaise qualité, il faut bien se rendre à l' évidence … Notre rêve de camion savamment bariolé s'envole doucement mais sûrement. Décision est prise d'arrêter le massacre face à un peintre qui a surestimé ses capacités. Le hic est que Léon est franchement piteux avec ses moches coulées bleues, ses ébauches divines palôtes et son étrange Gange ...

On décide donc de refaire peindre tout ca en blanc. On dégote une boite qui repeind des bus à tour de bras. Après quelques devis, négociations et réflexions on se lance finalement dans la repeinte totale de notre monture en jaune, blanc et noir ! On passe, pour ce faire, deux jours sur Pokhara, Vincent coordonnant les travaux méticuleusement. Après de longues heures de boulot on repart sur Pame, fiers comme tout, au volant de notre nouvelle maison toute pimpante !

Après plusieurs jours de vie de patachon on se décide à faire pour un “treck”, comme on dit ici, et on motive aussi Bruno et Lina ! On opte pour une petite rando de trois jours dans les environs, laissant derrière nous le classique tour des Annapurnas, trop touristique, trop chere, trop "coca cola" et, il faut bien le dire, un peu long pour une reprise sportive …

C'est donc plein d' élan que nous décollons au petit matin d'une journée ensoleillée. Chargés comme des mules on traverse la plaine peuplée de vaches et de buffles tranquilles. De petites écolières en jupes de coton bleu foncé et chemisiers blancs, croisent notre chemin, leurs tresses brunes arrêtées de gros noeuds rouges qui dansent autour de leur sourire.

Arrivés au pied d'une des hautes colines délimitant la plaine on commence à grimper, tout doucement, flanant presque dans le petit village niché en bas de la pente verte. Des chèvres machouillent du foin pendant que leur petits font la sieste. La modernité n'a pas atterri ici, les petites maisons à l'ancienne coulent des jours tranquilles et lents à l'orée de la jungle.

La montée s'avère hardue dans la chaleur humide de la forêt bien dense. Heureusement l'ombre est avec nous. Un gars du coin nous rejoint et marche lentement derrière nous, n'osant pas nous dépasser malgré nos encouragements, il part chercher du bois un peu plus haut.

On alterne marches solitaires et traversées de villages et hameaux. La nature et le paysage sont splendides, on voit en contrebas la vallée et son court d'eau qui serpente régulierement en grands lacets.

On reste attentifs au chemin car Angélique nous a dit qu'il est assez facile de se perdre … C'est assez compliqué de savoir ou nous nous trouvons exactement malgré notre carte. Vers Bhumdi on croise une mamie qui nous fait comprendre qu'il va bientot pleuvoir puis c'est un tenancier de guesthouse qui nous crit de loin que notre but, Penchase, est encore loin et que l'on devrait s'arrêter chez lui pour la nuit, ben tient !

Pas effrayés, on continue notre route. On a compté environ 5h pour relier Pame à Bhanjyang, on ne devrait pas être bien loin !

On s'enfonce dans la jungle épaisse avec, de temps en temps, quelques bruits assez sauvages … Personne, ou presque, ne nous a parlé de tigres mais il faut a priori se méfier des mangoustes qui seraient très agressives dans le coin …

On croise un groupe de travailleurs afférés à construire (grosses) pierres à (énormes) pierres le chemin escapé qu'ils creusent sans machine. Ils semblent nous confirmer notre direction, on continue donc confiants. Après de longues heures dans la jungle et une perte momentanée de chemin nous voici au beau milieu du “rien” avec un soleil qui décline à vitesse grand V. Pas de panique, cette crotte, là, sur le côté n'est certainement pas celle d'un tigre … Au pire on a vu une cahutte un peu plus haut, on fera du feu et des tours de ronde pour montée la garde … Quelle nuit merveilleuse en perspective !!

Ah ! Une sorte de route sans revêtement descend vers un petit hameau, sauvés ! On va pouvoir demander l'hospitalité, car, c'est officiel, nous sommes complètement paumés, à mille lieux de notre but … Soudain, on appercoit un bus en contrebas, on se presse ! Finalement c'est lui qui arrive à notre hauteur, et il monte à … Bhanjyang !! Joie !

Après un trajet effrayant, à s'accrocher aux sièges dans les virages caillouteux et à regarder, médusés, le chauffeur se battre avec son volant et son levier de vitesse, on arrive enfin à destination au moment ou la nuit tombe. Heureusement le trajet a été égayé par la horde de danseuses traditionnelles, jeunes et vieilles, entassées avec nous, pipletant et riant, en route, elles aussi pour Bhanjyang ou elles donnent une représentation ce soir.

La soirée se fait courte, après un rapide daal bhat dans notre lodge rustique on s'effondre dans notre petite cahutte de terre et de paille, épuisés et fourbus par nos 10h de marche. Le lendemain, courbaturés, on profite de la quiétude de ce mini-village. Un petit déjeuner les fesses dans l'herbe et les yeux dans les sommets himalayens, splendidement dégagés, on se réveille doucement avant de monter péniblement jusqu'à Penchase, 500 m de dénivelés plus haut, avec son temple et sa vue imprenable.

On passe la soirée dans la cuisine du lodge voisin. La patronne, une petite grand-mère toute ridée de sourires, nous régale d'un bon daal bhat et d'un infecte raksi dans sa toute petite cuisine au sol de terre battue. Juste à côté une bande de bab' complètement allumés bricolent dans une cabane vitrée nimbée de lumières psychédéliques …

Le lendemain on attaque la descente, bien plus rapide mais non moins difficile. Le chemin nous fait dévaler des milliers de marches entre les plantations de bambous et les petits hameaux animés par les écoliers.

Nous voici de retour dans notre petite vallée, les jambes flageolantes et les pieds déconfis … On décide de finir en bus qui, après s'être fait désirer longtemps, arrive bondé à notre hauteur. Lina, Bruno, Vincent et nos sacs décident de grimper sur le toit, pratique courante ici, et d'admirer le paysage en s'accrochant solidement. Claire, craignant le vertige préfère affronter la foule et se glisse entre la porte (ouverte) et la foule. C'est l'effervescence à l'intérieur. Les enfants sont brinqueballés de l'extérieur vers l'intérieur et vice et versa se prenant une claque au passage quand ils ne vont pas là ou il faut …

NEPAL - ACTE IV, SCENE 2

LA ROUTE DU NORD QUI NOUS ECHAPPE et LUMBINI

A deux semaines du grand départ pour le Tibet on tombe de haut … On apprend que nos camarades allemands, Agrid, Raymond, Jane et Peter, se sont fait refouler à la frontiere népalo-tibetaine … Le gouvernement chinois refuse leur passage … Seule solution : faire conduire leurs vehicules par des chauffeurs chinois qui doivent effectuer les 1500 km de la traversée de la chaîne himalayenne en 2 jours … Agrid et Raymond ont relevé le défit, Jane et Peter, non. Affolés par l'éventualité d'une même déveine on contacte notre agence qui nous confirme la tuile … La reponse tombe quelques jours après : route du nord impossible avant septembre et encore …

On file donc vers la frontière indienne que l'on avait déjà commencé à rejoindre. Réfléchissant tout azimuts à une solution que l'on aborde à reculons : le shipping … De plus, le temps presse car nos visas indiens expirent le 10 juin …

Après quelques recherches on sait que l'on peut shipper pour Livorno en Italie ou le Havre mais cela ne nous offre pas du tout le retour en douceur et par la route que l'on souhaitait … Autres solutions : un retour en grand container ouvert partagé avec Sabina et Martin pour Mersin en Turquie. Ca les botte bien et apres verifications c'est possible et pas trop cher. On signe donc pour l'option turque, coupant la poire en deux : moitie ship / moitié route pour le retour !

On s'arrête dans la descente qui nous emmène vers la frontière indienne pour passer la nuit au bord de la route, devant un petit café. Avant de repartir, Krishna, le patron, sympathique et jovial nous emmène visiter sa ferme à quelques kilomètres. A flan de montagne et en pleine jungle ses caféiers poussent allègrement, accompagnés d'un manguier centenaire, d'orangers, d'ananas, … Une petite basse-cour s'occupe tranquillement. Les parents de Krishna vaquent à leurs occupations pendant que nous sirotons un cafe de l'exploitation familiale.

Truc pratique : bivouac entre Pokhara et Lumbini

On a dormi devant The Roadside Cafe à 45 km en descendant de Pokhara. Relativement calme malgrè la route toute proche, possibilité de prendre une douche. Resto et accueil sympa.

Avant de revenir sur les terres indiennes on s'arrête rapidement à Lumbini, un endroit qui a vu naître Bouddha. La descente dans la plaine se révèle éprouvante, laissant derrière nous la fraîcheur montagnarde et entrant de plein pied dans la fournaise de la plaine. Un vent violent et brûlant nous enveloppe et nous bombarde de poussière.

On visite le site à l'aube Quelques pelerins se promènent dans les allées de ce grand parc. Les lotus se reflètent dans le petit lac. La lumière matinale est douce.

On visite les vestiges du temple Mayadevi qui abritent l'endroit ou serait né Bouddha et sa premiere empreinte de pas. A côté le bassin sacré ou la mère de Bouddha s'est baigné avant de le mettre au monde.

Plus loin un grand canal dessert plusieurs petites allées ou se cachent des monastères des communautés du monde entier.

LOVE!!!!!!!!!!!!!

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L
namaste, les voyageurs.<br /> superbe voyage, et surtout superbes photos!<br /> le népal ressemble beaucoup aux pyrenees, (surtout par ses nuages!).<br /> léon a pris des couleurs, ca lui va bien, il est méconnaissable!<br /> phéri beîton là!<br /> NAMASTE à vous trois.
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À propos

Un voyage hors du commun; La Rochelle/ Katmandou par la route 2014